Pierre Hélie
Naissance |
Date inconnue |
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Décès |
Date inconnue |
Surnom |
Doctor Tholosanu |
Activité | |
Période d'activité |
À partir du XIVe siècle |
Pierre Hélie (latinisé en Petrus Heliae ou Helia)[1], dit le Doctor Tholosanus (fl. XIVe siècle), est un jurisconsulte français. Son De jure emphiteotico (« Sur le droit emphytéotique ») est le plus ancien opuscule sur l'emphytéose composé par un juriste français à être qualifié de tractatus (« traité ») par la tradition manuscrite[2].
Biographie
[modifier | modifier le code]Peu de données factuelles sur la vie ou la carrière de Pierre Hélie nous sont parvenues[3].
Qualifié de dominus (« maître ») et de doctor Tholosanus (« docteur toulousain ») par Geoffroy de Salagny[4], maître Pierre Hélie est legum doctor (« docteur en droit »)[5] et enseigne, comme professeur, à l'université de Toulouse[6],[7],[8],[9],[2], au milieu au XIVe siècle[7],[8],[9],[2]. Civiliste, il ne semble pas avoir été doctor in utroque jure. Figurant souvent parmi les doctores Aurelianenses (« docteurs Orléanais »)[6]. Il figure parmi les soixante premiers feudistes connus, actifs avant [10].
Il ne doit pas être confondu avec deux homonymes : le grammairien du XIIe siècle, d'une part[5] ; et le chanoine du chapitre de la cathédrale Saint-Fulcran de Lodève, découvert par Pierre Legendre[11],[12] dans la correspondance du pape Jean XXII, d'autre part[5].
La question de savoir s'il doit être identifié au Pierre Hélie, licencié à Montpellier en -, est discutée[5]. Henri Gilles soutient qu'il est peu probable d'une même personne car les quelques actes connus qui mentionnent le Montpelliérain, ne lui donnent jamais le titre de doctor legum[13].
Il rédige, avec Dominique Beluga, une consultation pour les représentants du pouvoir municipal d'Albi dans un conflit qui les oppose à l'évêque[3].
À la suite d'Henri Gilles, il est identifié au Pierre Hélie mentionné dans deux actes passés les et avec le titre de « juge des causes d'appel de l'archevêque de Narbonne »[14],[5].
La notoriété de l'œuvre de Pierre Hélie au XVe siècle est manifeste : il est cité par Pierre Gibert, Gilles Bellemère, Bertrand Chabrol, Raymond de Sabanac et Gui Pape ainsi que Étienne Bertrand et Nicolas Bohier[5].
Œuvres
[modifier | modifier le code]L'œuvre de Pierre Hélie comprend trois traités, des repetitiones (« répétitions »), des quaestiones (« questions disputées ») ainsi que des addenda (« additions, ou gloses »)[6],[15].
Traités
[modifier | modifier le code]Le texte majeur de Pierre Hélie est le Tractatus de jure emphiteotico, sur l'emphytéose[2].
Ses deux autres traités sont le De mero et mixto imperio[8], sur les juridictions, et le De guerra anglicorum et francorum, sur les captifs[15].
L'attribution à Pierre Hélie d'un traité sur la torture, figurant dans un manuscrit conservé à la bibliothèque municipale de Lyon (Bibl. mun., 0396, fos 72vo -81vo ), est erronée[15].
Répétitions
[modifier | modifier le code]Pierre Hélie est l'auteur de répétitions au Digeste, au Code et aux Institutes[15].
Parmi ses répétition au Digeste figure celle sur la loi Hoc edicto (D. 4, 3, 1, 4)[5].
L'attribution à Pierre Hélie de la répétition sur le paragraphe Lex itaque (Nov. 7, pr., 1), est discutée : si un manuscrit la lui attribue, un autre l'attribue à Olivarius de Sarceto[15].
Notes et références
[modifier | modifier le code]- Duynstee 2013, n. 193, p. 48.
- Tisserant 2013, positions de thèse, introduction.
- Tisserant 2013, positions de thèse, 1re part., chap. 1er.
- Duynstee 2013, n. 197, p. 48.
- Tisserant 2013, positions de thèse, 2e part., chap. 1er.
- Duynstee 2013, p. 48.
- Giordanengo 1975, n. 37, p. 262.
- Giordanengo 2000, n. 53.
- Giordanengo 2007, p. 18.
- Giordanengo 2007, p. 11-12.
- Gilles 1966, n. 2, p. 410.
- Legendre 1961, n. 40, p. 340.
- Gilles 1974, p. 321.
- Gilles 1974, p. 322.
- Tisserant 2013, positions de thèse, 2e part., chap. 2.
Voir aussi
[modifier | modifier le code]Bibliographie
[modifier | modifier le code]- [Arabeyre, Halpérin et Krynen 2007] Patrick Arabeyre, Jean-Louis Halpérin et Jacques Krynen (dir.), Dictionnaire historique des juristes français : XIIe – XXe siècle, Paris, Presses universitaires de France, coll. « Quadrige / Dicos poche », (réimpr. et ), 1re éd., 1 vol., XXXVI-827, 14,5 × 20 cm (ISBN 978-2-13-056495-9, EAN 9782130564959, OCLC 421701533, BNF 41144901, SUDOC 119050331, présentation en ligne), s.v.Hélie, Pierre, p. 402.
- [Dolezalek 1972] (de) Gero R. Dolezalek, Verzeichnis der Handschriften zum römischen Recht bis 1600 : Materialsammlung, System und Programm für elektronische Datenverarbeitung, t. III : Beiheft, auctores, auctores (cognomina), possessores, tempus, origo et fascicula, scribae, Francfort-sur-le-Main, Institut Max-Planck pour l'histoire européenne du droit, , 1re éd., 1 vol., [6]-111-[458], 21 cm (OCLC 462780928, BNF 35124040, SUDOC 001741918), s.v.Petrus Helia(e).
- [Duynstee 2013] Marguerite Duynstee, L'enseignement du droit civil à l'université d'Orléans du début de la guerre de Cent ans () au siège de la ville () (texte remanié de la thèse de doctorat en droit soutenue à l'université de Leyde en ), Francfort-sur-le-Main, V. Klostermann, coll. « Studien zur europäischen Rechtsgeschichte » (no 253), , 1re éd., 1 vol., XI-454, 25 cm (ISBN 978-3-465-04115-3, EAN 9783465041153, OCLC 858146788, BNF 42766982, SUDOC 171019237, lire en ligne).
- [Gilles 1966] Henri Gilles, « La vie et les œuvres de Gilles Bellemère : II. – Sa méthode et ses œuvres », Bibliothèque de l'École des chartes, t. CXXIV, 2e livr., , p. 1re part., p. 382-431 (DOI 10.3406/bec.1966.449726, lire en ligne, consulté le ).
- [Gilles 1974] Henri Gilles, « Les doctores Tholosani et la ville d'Albi », dans Mélanges Roger Aubenas, Montpellier, Faculté de droit et des sciences économiques de Montpellier, coll. « Recueil de mémoires et travaux publiés par la Société d'histoire du droit et des institutions des anciens pays du droit écrit » (no 9), , 1re éd., 1 vol., 818-[1], 23 cm (OCLC 489930049, SUDOC 009079521, lire en ligne), p. 313-342.
- [Gilles 1992] Henri Gilles (préf. de Paul Ourliac), Université de Toulouse et enseignement du droit : XIIIe – XVIe siècles, Toulouse, Service des éditions de l'Université des sciences sociales (diff. Paris, Picard), , 1re éd., 1 vol., 412-[1], 24 cm (ISBN 2-909628-01-09 (édité erroné) et 2-909628-01-9, EAN 9782909628011, OCLC 26457610, BNF 35563296, SUDOC 002840383).
- [Giordanengo 1975] Gérard Giordanengo, « Vocabulaire romanisant et réalité féodale en Provence », Provence historique, t. XXV, fasc. 100, , p. 1re part., art. no 7, p. 255-273 (résumé, lire en ligne, consulté le ).
- [Giordanengo 1988] Gérard Giordanengo, Le droit féodal dans les pays de droit écrit : l'exemple de la Provence et du Dauphiné (XIIe – début XIVe siècle) (texte remanié de la thèse de doctorat en droit, soutenue à l'université Montpellier-I le ), Rome École française de Rome, École française de Rome / diff. De Boccard, coll. « Bibliothèque des Écoles françaises d'Athènes et de Rome (diff. Paris, De Boccard) » (no 266), , 1re éd., 1 vol., XVI-331, 25 cm (ISBN 2-7283-0154-9, EAN 9782728301546, OCLC 461969196, BNF 34947911, DOI 10.3406/befar.1988.1208, SUDOC 001257595, lire en ligne).
- [Giordanengo 2000] Gérard Giordanengo, « De l'usage du droit privé et du droit public au Moyen Âge », Cahiers de recherches médiévales, no 7 : « Droits et pouvoirs », , p. 1re part., art. no 3 (DOI 10.4000/crm.880, lire en ligne, consulté le ).
- [Giordanengo 2007] Gérard Giordanengo, « La littérature juridique féodale », dans Jean-François Nieus (éd.), Le vassal, le fief et l'écrit : pratiques d'écriture et enjeux documentaires dans le champ de la féodalité (XIe–XVes.) (actes de la journée d'étude organisée à Louvain-la-Neuve le ), Louvain-la-Neuve et Turnhout, Université catholique de Louvain et Brepols, coll. « Publications de l'Institut d'études médiévales, 2e série / texte, études, congrès » (no 23), , 1re éd., 1 vol., 218, 16 × 24 cm (ISBN 978-2-503-52892-2, EAN 9782503528922, OCLC 496739067, BNF 41324205, SUDOC 124347665, présentation en ligne), chap. 1er, p. 11-34 (lire en ligne).
- [Gournon 1970] André Gouron, Les juristes de l'École de Montpellier, Milan, Giuffrè, coll. « Ius Romanum Medii Aevi » (no 4, 3, a), , 1re éd., 1 vol., 35, 25 cm (OCLC 489635840, BNF 36645045, SUDOC 00191765X).
- [Legendre 1961] Pierre Legendre, « E. M. Meijers et la romanistique médiévale : réflexions sur une nouvelle édition », Tijdschrift voor Rechtsgeschiedenis / Revue d'histoire du droit / The Legal History Review, t. XXIX, no 2, , p. 1re part., p. 331-342 (DOI 10.1163/157181958X00401).
- [Tisserant 2013] Clément Tisserant, L'œuvre juridique du doctor tholosanus Pierre Hélie (milieu du XIVe siècle) : édition critique et commentaire du Traité sur l'emphytéose (thèse pour le diplôme d'archiviste-paléographe, en histoire du droit et des institutions – histoire médiévale, préparée sous la direction de Patrick Arabeyre, et soutenue à l'École nationale des chartes en ), Paris, École nationale des chartes, , 1 vol., 337, 30 cm (OCLC 869809759, SUDOC 167716425, résumé).
Articles connexes
[modifier | modifier le code]Liens externes
[modifier | modifier le code]- (en) « Petrus Helia(e) », recensement des manuscrits juridiques contenant l'œuvre de Pierre Hélie, sur la base de données Manuscripta juridica de l'Institut Max-Planck pour l'histoire européenne du droit.